Commémorer la Commune ?
Cette question, loin d’être au centre du débat politique, semble avoir été largement tranchée par le débat public sur les principales chaines de télévision. Aucune commémoration officielle ne sera rendue par le pouvoir exécutif, on s’y était attendu : le bicentenaire de la mort de Napoléon occupe bien davantage l’espace médiatique. En attendant, le Président de la République ne s’est pas prononcé sur une commémoration officielle de la mort de l’Empereur. Le choix d’une commémoration est un choix politique et chaque camp défend son événement. Reste qu’une commémoration officielle de l’un sans l’autre ne ferait que renforcer le marqueur droitier du pouvoir actuel. A cet égard, l’hommage ahurissant que le Président avait rendu au « Pétain de la première guerre mondiale » reste dans toutes les mémoires. Et pourtant, notre République actuelle pourrait puiser dans la commune certains ingrédients indispensables au « monde d’après ».
La Commune ne lègue aucun texte de loi à la République, mais ses effets différés sont durables. Elle a inspiré Karl Marx et les mouvements révolutionnaires populaires du XXème siècle. Elle a inspiré toutes les grandes réformes de la IIIe République, y compris celles initiées par un de ses opposants institutionnels : Jules Ferry.
De l’instruction au droit du travail en passant par la laïcité, la Commune n’est pas morte.
Pour celles et ceux qui le souhaitent, vous pouvez écouter Roger Martelli, historien, membre de l’association « Les Amies et les Amis de la Commune de Paris 1871 » lors de son intervention dans le cadre d’une instance nationale de la FSU le 17 mars dernier. A cette occasion, il explique comment la Commune de Paris a permis une conception du vivre-ensemble fondée sur l’égalité et la solidarité, la possibilité d’une démocratie moins étroitement représentative, plus directement citoyenne.