Malgré les interdictions de manifester le 28 et 29 novembre, l’acceptation de la manifestation nationale du 12 décembre le 11 décembre à 17 heures (alors que les initiatives sportives et les marchés de Noel n’étaient pas interdits !!!), les mobilisations se sont développées.
La COP21 se serait achevé sur un accord historique à Paris. Qu’en est-il ?
Il fixe un long terme ambitieux, puisqu’il fait référence à une limitation de la hausse des températures de 1,5°C. Mais la somme des propositions des états aboutit elle à un réchauffement de l’ordre de 3°C. Cela conduira entre autre à l’augmentation du nombre de réfugié-es climatiques.
Il fixe l’objectif d’atteindre zéro émission de gaz à effet de serre (GES) pour la 2ème moitié de ce siècle. Pourquoi si tard, par crainte de peser sur le développement économique des états.
Il prévoit, après sa ratification un examen de sa mise en œuvre par la COP de 2018, un dispositif de vérification. Avant seuls les pays riches devaient rendre des comptes les autres pays (émergents compris) peuvent se contenter d’un rapport qualitatif. Chaque année, les pays devront faire un rapport sur son action qui fera l’objet d’un double regard international par les autres pays (qui peuvent s’interroger sur leurs rapports respectifs) et par des experts onusiens qui peuvent faire des recommandations
Il ne prévoit pas l’augmentation des 100 milliards de dollars d’aide annuelle en faveur des pays du sud à partir de 2020. Mais il subsiste le principe d’une révision de ce plancher qui doit être atteint en 2025. Et pourtant dans son rapport du 7 octobre, l’OCDE chiffre l’aide aux actions climatiques du Sud à environ 62 milliards de dollars en 2014 (fonds publics et privés).
Cet accord n’est pas contraignant juridiquement car il n’y a pas de mécanisme de sanctions. C’est une contrainte qui s’exerce entre états.
Pour qu’il soit ratifié d’ici avril 2017, il faudra qu’il soit signé par au moins 55 états représentants 55% des émissions de GES. L’accord est aujourd’hui universel dans son adoption, le sera-t-il dans sa ratification ? De plus, un état peut dénoncer sa ratification (les États Unis par exemple), mais son retrait ne sera effectif que 3 ans après l’entrée en vigueur (avril 2017).
Cet accord n’est donc pas un aboutissement mais le début d’un processus où les peuples doivent encore plus s’inviter.
Pour la FSU du Jura, l’accord n’est pas à la hauteur des enjeux. Il faut faire vivre le slogan : ce n’est pas le climat qu’il faut changer mais le système. Ce qui est en jeu c‘est la réduction des inégalités entre pays mais aussi à l’intérieur de chaque pays. Tant que la seule solution officielle pour sortir du chômage sera une croissance forte, la transition écologique restera le parent pauvre de l’agenda politique. Le refus par la commission des finances de l’Assemblée Nationale de mettre en place une taxe de 10% sur le kérosène pour les vols intérieurs (qui en sont exemptés !!!) en est le dernier exemple. Il faut au contraire réfléchir à des créations d’emplois écologiquement et socialement responsables permettant à tous les citoyens du monde de vivre décemment de leur travail.
Nous restons déterminés, les mobilisations ne s’arrêteront pas avec la COP21, elles doivent au contraire se développer et se multiplier pour contraindre les principaux responsables du changement climatique (gouvernements et grandes entreprises) à prendre les mesures nécessaires..
Si on ne fait rien, personne ne le fera à notre place !
Voir lé déclaration de la coalition climat 21 à l’issue de la manifestation du 12 décembre.
Voir la réaction d’ATTAC