Pour la FSU du Jura : ce dispositif ne convient pas puisque tout d’abord, et V. Peillon s’en est félicité, elle sera mise en œuvre par redéploiement dans le cadre d’un budget insuffisant. Le changement de nom des ECLAIR en REP+ ne saurait en changer radicalement la nature, et les le maintien des règles de recrutement (recrutement local – lettres de missions) font peser la menace des mêmes dérives managériales que celles que l’on a connues avec ECLAIR. Les quelques mesures concrètes d’amélioration pour les personnels (hausse indemnitaire, pondération…) ne concerneront qu’une minorité d’écoles et d’établissements. De plus, le ministre fixe le nombre de collèges relevant de chacune des catégories et fixera ensuite les critères. Une fois de plus on marche sur la tête.
Dans la même logique, la mention d’un nouveau grade fonctionnel (GRAF) s’inscrit dans une individualisation et une vision « méritante » de la carrière, et représente une entorse supplémentaire au statut. Pour mémoire, dans Pour Info du 6 avril 2010 à propos du GRAF : " Le GRAF ne pourra concerner qu’un nombre d’agents fort limité. Il est même probable que des agents éligibles une année n, ne le soient plus les années suivantes. C’est un nouveau coup porté au principe de séparation du grade et de l’emploi, constitutif du statut depuis ses origines, visant à écarter tout risque d’arbitraire et à ne pas soumettre la progression de carrière aux opportunités. La promotion de grade serait en effet conditionnée à l’emploi occupé, aux fonctions exercées dans un contexte où l’individualisation devrait devenir la règle… Cette vision a été confirmée lors de notre dernier congrès,
Pour les élèves, pas d’annonce de réduction des effectifs, ni de moyens pour améliorer le quotidien dans les classes. Les moyens pour les projets seront donnés par les académies dans le cadre des budgets déjà contraints. Bel effort national ! Pour rappel le « Budget Opérationnel Prévisionnel 240 » jurassien est déjà en déficit de 2500 euros sur l’exercice 2014, ce qui nous vaut la supression de la formation continue (départs CAPASH compris) jusqu’en juin 2014 au moins…
Comment se traduira pour les élèves, la diminution du temps enseignant en présence des élèves ? Par des recrutements d’enseignants ? De contractuels ? Par une diminution du volume horaire ?
Il n’y a donc pas lieu de se réjouir, mais il est temps, au contraire, d’émettre des inquiétudes et de continuer à faire pression pour peser sur la future réforme de l’Éducation Prioritaire.
Ce faux pas à minima se double de la signature d’un communiqué interpro plus que dangereux sur le pacte de responsabilité. Il est temps plus que temps de dénoncer clairement la politique éducative, sociale, fiscale de ce gouvernement dans son ensemble. Ce que Sarkozy a rêvé, Hollande s’apprête à le faire…
Il n’y a donc pas lieu de se réjouir, mais il est temps, au contraire, d’émettre des inquiétudes, de rappeler nos revendications unifiantes et de continuer à faire pression pour peser, entres autres, sur la future réforme de l’Éducation Prioritaire.