Collèges : une préparation de rentrée sous le signe de la pénurie
Le Comité Technique Spécial Départemental chargé d’examiner les créations et suppressions de postes, les compléments de services et les moyens provisoires pour la rentrée 2015 s’est réuni mardi 17 mars.
Nous avons une fois de plus mesuré les conséquences des politiques de suppressions massives de postes puis de créations insuffisantes dont le Jura n’a d’ailleurs toujours pas vu la couleur. En effet, pour une dotation identique à l’actuelle, les collèges du Jura perdront en réalité deux postes (7 créations, 9 suppressions).
Les dotations contraintes conduisent les établissements à faire des choix entre :
des classes chargées et des groupes allégés dans quelques rares disciplines ;
une classe supplémentaire pour un niveau sans aucun groupe allégé ni dispositif d’aide pour permettre à l’ensemble des élèves de ce niveau de bénéficier de conditions moins défavorables, dans toutes les disciplines.
Conséquence de ces dotations insuffisantes : le morcellement des postes définitifs ou provisoires. Les postes à complément de service sont toujours aussi nombreux, de plus en plus souvent artificiellement créés pour attribuer des heures supplémentaires. Les petits compléments de 3 ou 4 heures se multiplient y compris dans des disciplines où il faut se déplacer au moins trois fois dans la semaine (lettres, langues, maths, histoire géographie). Tous les collèges sont désormais touchés même les plus « peuplés » du département. Le nombre de petits blocs de moyens provisoires est aussi en hausse : comment ces moyens seront-ils couverts quand on connait la pénurie de TZR ?
Force est de constater que ce charcutage de postes fragilise les équipes pédagogiques dans tous les établissements et notamment dans les petits collèges ruraux où la moitié des enseignants subissent un complément de service.
On comprendra donc aisément comment la dégradation des conditions de travail des élèves et d’enseignement des professeurs va donc s’accentuer à la rentrée 2015.
Dans ce contexte, il est inadmissible que le ministère dresse le tableau caricatural et insultant d’un collège « profondément inégalitaire, triant davantage les élèves qu’il ne les accompagne dans la réussite […] monolithique dans son approche disciplinaire » pour justifier une réforme qui se fera sans les moyens nécessaires, au contraire (- 270 postes, les 4000 annoncés étant insuffisants). Ce que la FSU a dénoncé dans sa déclaration préalable.
Au cours de la séance du CTSD, la FSU est intervenue sur chaque situation pour demander la limitation des compléments de service, des compléments de services le moins éloigné possible. Elle a obtenu le maintien de postes que l’administration voulait supprimer et la création de postes.
Au moment du vote, la FSU a demandé et obtenu un vote sur les créations de postes séparé du vote sur le projet global (créations, suppressions, compléments de services et bmp) pour exprimer son rejet du projet global qui aggrave la situation des personnels et souligner son attachement aux créations.
Vote sur les créations :
4 Pour (FSU – FO) – 0 Contre – 4 Abstentions (UNSA)
Vote sur le projet global :
0 Pour – 4 Contre (FSU – FO) – 4 Abstentions (UNSA)
Faire bouger les lignes collectivement |
Classes surchargées, moyens pour des groupes allégés dans toutes les disciplines, dispositifs d’aide ou pour favoriser l’accès à la culture : nous devons imposer collectivement d’autres conditions de travail et d’enseignement. |
Pour cela, il est indispensable de faire connaître à l’administration les besoins réels des établissements : demande d’ouverture de classe, de transformations d’heures supplémentaires en heures postes pour éviter des compléments de service artificiels… |
Et de les réclamer par diverses actions collectives : vote contre la dgh et sa répartition au CA, motions, lettre pétition, demande d’audience et mobilisation massive lors de la grève du 9 avril. |