Le système de dotation a été revu par le Ministère : les critères sociaux et économiques ainsi que la ruralité sont pris en compte (ce que nous réclamions depuis longtemps car ces indicateurs sont particulièrement défavorables). Mais le rectorat se refuse à nous donner les indicateurs retenus, le mode de calcul choisi, les compensations établies (et la hauteur de celles-ci) pour la mise en œuvre des nouvelles dispositions : postes supplémentaires pour améliorer le régime de décharge des directeurs d’école (arrachées au ministère par les syndicats), et celui de l’Education Prioritaire.
Alors comment vérifier l’équité de traitement entre les 4 départements ? Comment vérifier la validité des calculs ? La prise en compte des spécificités départementales ?
Les documents préparatoires du CTA du 21 janvier annonçaient d’abord -13 pour 745 élèves de moins dans le Jura puis, dans un envoi correctif, -15 pour – 483 élèves …
Les modes de calcul changent d’année en année : ils étaient pour la rentrée 2013 basés sur l’écart entre les effectifs prévus et les effectifs constatés, en 2014 entre prévisions et prévisions. Et pour la rentrée 2015, joli rétropédalage du rectorat, il reprend le mode de calcul habituel : différentiel entre effectifs prévus et effectifs constatés… De quoi en perdre son algèbre !
Les modes de calcul et les critères sont adaptés aux intentions et aux pressions diverses. Rappelons que l’année dernière le changement opportun de mode de calcul avait permis d’attribuer une dotation nulle (0 poste) au Jura qui annonçait +43 élèves prévus en 2015 alors même que le département constatait une baisse de près de 300 élèves… La Haute Saône avait quant à elle rendu 16 postes eu égard à des prévisions d’effectifs en baisse.
Et cette année donc :
– 15 postes pour le Jura avec une baisse de 483 élèves (variation effectifs prévisionnels rentrée 2015)
– 0 pour la Haute Saône avec -333 élèves
– 3 pour le Doubs avec -12 élèves
– 1 pour le Territoire de Belfort avec -43 élèves.
Le taux d’encadrement (P/E : nombre d’enseignants pour 100 élèves) prévisionnel est en hausse : pour le Jura P/E 2014 = 5.45 et 5.51 en 2015. Cela permet donc au rectorat de se féliciter en rappelant la priorité au primaire et la promesse de créations de 60 000 postes d’ici 2017.!!!
La force du réel reprenant ses droits, nous savons cependant que l’inspecteur d’académie du Jura ne va pouvoir créer les postes supplémentaires pour faire renaître les RASED, développer le potentiel de remplacement, voire, soyons « utopistes », conforter les dispositifs « plus de maîtres que de classes » et « scolarisation des moins de 3 ans « (implantés, jusqu’à présent, très parcimonieusement par l’administration à seule fin d’affichage médiatique !)…
Cette année encore, le budget reste donc bien insuffisant face aux défis que l’Education Nationale doit relever. Les 2511 postes supplémentaires serviront donc essentiellement à « absorber » la poussée démographique nationale (23 400 élèves en plus) et à la mise en place des dispositifs de décharge de directeurs et de nouveaux moyens en Education Prioritaire.
Le rectorat rappelle sans cesse le PE en hausse et les 60 000 postes promis … En 3 ans, 8750 postes ont été créés (dont 4866 ces deux dernières années) il en manque donc 51 250 d’ici 2017 ! Quel enseignant, en prise avec les réalités des classes, se contenterait des mantras rectoraux ?!
Il n’y aura donc pas d’amélioration des conditions de travail pour la grande majorité des collègues à la prochaine rentrée et cela, nous le savons tous puisque les indicateurs de la FSU sont ceux du terrain !