Lors de ce groupe de travail, l’inspecteur d’académie a présenté les critères d’élaboration de la rentrée dans les collèges du Jura.
Les moyens attribués à l’académie de Besançon pour la rentrée 2014 s’annoncent d’ores et déjà insuffisants. Après avoir perdus 885 emplois depuis 2007, elle n’obtient aucun poste. Pour faire face à l’augmentation d’effectifs prévue dans les lycées, le rectorat se livre à une re-ventilation en supprimant des postes en collèges, LP et sur les moyens de remplacement. Les collèges du Jura perdent ainsi l’équivalent de 5,7 emplois.
Lors du Groupe de Travail du 20 janvier, l’inspecteur d’académie a présenté le nouveau protocole d’attribution des DGH. Elles sont arrêtées dès maintenant et ne seront revues à la hausse qu’en cas d’augmentation sensible des effectifs prévus. Les seuils d’élèves par classe sont abandonnés. Une DGH minimale, uniquement pour les enseignements obligatoires, sur la base des horaires planchers a d’abord été octroyée à chaque collège (rien pour les bilangues, les groupes allégés, les langues anciennes…). Puis une enveloppe supplémentaire est attribuée selon une liste « hiérarchisée de besoins » établie par les chefs d’établissement, en fonction du projet d’établissement. En dernier lieu, l’inspecteur d’académie tranchera. Les DGH vont donc dépendre des demandes faites en toute opacité par les chefs d’établissement qui sont invités à réunir le seul conseil pédagogique et seulement après avoir remonté leurs demandes et reçu leur dgh définitive ! Quant au CA, seule instance constituée d’élus des personnels, parents, élèves, il est de fait réduit à un rôle de chambre d’enregistrement.
Ce nouveau mode d’attribution des DGH entérine donc une gestion managériale des établissements, en s’appuyant sur la loi de refondation de l’école. En effet, ne nous leurrons pas, derrière le discours officiel de prise en compte des spécificités de chaque collège et d’autonomie, ce calcul des DGH aboutit à une mise en concurrence des établissements, des disciplines voire des personnels aux sein d’un même collège ! Pour les élèves, il accentue les inégalités d’accès aux enseignements alors même que l’enquête PISA révélait en décembre le creusement des inégalités au sein du système éducatif. A l’heure où le ministre fixe des objectifs de lutte contre la difficulté scolaire, de refonte de l’éducation prioritaire, la réalité de la préparation de rentrée manque furieusement d’ambition pour les élèves et pour l’École !