Dans le cadre de la refonte de la carte de l’Education prioritaire, le ministère a annoncé la mise en place de REP et REP+. Les REP+ correspondent aux ECLAIR, les REP ce sont les RRS. L’enveloppe, limitée à 1 082 réseaux et basée uniquement sur la logique administrative du collège, ne permet pas de prendre en compte toutes les difficultés sociales et scolaires avérées La nouvelle carte sera annoncée par la ministre en janvier 2015.

La philosophie de cette refonte : les secteurs sont en EP s’il y a constat d’échec, non mixité des publics et regroupement des difficultés dans quelques établissements. Il n’y aura plus d’école orpheline, la tête de réseau est le collège. Il y aura des mesures indemnitaires.

Dans le Jura, nous avons actuellement 4 RRS. Les critères sont les CSP, les revenus médians du secteur, les retards en 6ème et la réussite aux examens. Comme il y a le même nombre de réseaux sur l’académie (4 ECLAIR et 13 RRS), que certains secteurs sont paupérisés et doivent rentrer dans ce dispositif, cela implique des sorties de l’EP. Il y aura un lien avec la sortie des quartiers politique de la ville (il ne reste que Dole Mesnils Pasteurs, Lons Mouillères, St Claude Avignonnets et Chabot). Moirans et Morez devraient sortir, les personnels garderont l’indemnité pendant 3 ans et seront prioritaires sur un autre établissement ou école EP. Concernant les effectifs des classes, l’évolution sera progressive en fonction des moyens du département.

C’est une mauvaise nouvelle pour les élèves, et pour les conditions de travail car les élèves n’ont pas changé depuis l’année dernière. Comment justifier qu’un réseau bénéficie pour cette année scolaire du dispositif plus de maitres que de classe et qu’il sorte de l’EP à la rentrée prochaine ?

Quant à la sortie échelonnée de l’EP, avec quels moyens cela sera-t-il possible ?

Cette façon de faire n’est pas raisonnable, il y a des élèves et des personnels derrière.

Il y a aussi des besoins dans d’autres secteurs. Et pourtant dans notre académie, il n’y a pas de discussions possibles sur les critères avant l’annonce en janvier par le ministère. Des zones rurales sortent de l’EP ou auraient besoin d’y rentrer. Dans une enveloppe limitée de l’EP, cela ne peut pas être étudié. Il faut plus abonder les moyens.

Enseignants et parents se mobilisent actuellement, avec le soutien de la FSU, pour conserver ou obtenir les moyens alloués par le classement en REP.

Après Paris, Bordeaux, Toulouse, Nancy entre autres, des réseaux dans les Hauts-de-Seine, le Pas-de-Calais, la Loire-Atlantique sont en grève aujourd’hui et reçoivent le soutien des parents. Les familles, qui vivent dans des conditions difficiles, attendent de l’éducation nationale des efforts supplémentaires pour la réussite de leurs enfants. Le non-classement en éducation prioritaire serait vécu comme un abandon, alors que notre école est marquée par une forte corrélation entre échec scolaire et origine sociale défavorisée.

Il s’agit de justice sociale : donner plus à ceux qui ont moins et aider l’école à réduire ses insupportables inégalités. Le ministère doit l’entendre.