Après les 17 assassinats, l’organisation de la manifestation par le gouvernement, avec des chefs d’État qui maltraitent, écrasent leur population, voudrait nous faire entrer dans une guerre contre le terrorisme. Si nous cédions à de telles sirènes ce serait une régression sans précédent et l’accélération d’un processus mortifère.

A l’inverse, il faut essayer de comprendre les raisons du passage dans la délinquance, de la fracture de notre société entre ceux qui veulent « vivre ensemble » et ceux qui prospèrent sur le refus, l’exclusion de l’autre. Nous devons continuer à agir pour imposer une politique alternative à l’austérité, à la concurrence … une politique basée sur les solidarités, une juste répartition des richesses.

Avec les inégalités vécues dans les quartiers à l’abandon, des habitants rejetés, relégués, des élèves condamnés par les forces centrifuges de la compétition et de l’élimination, des sans-papier expulsés du territoire, la plupart traités comme des délinquants, avec une répression de plus en plus forte de tous ceux qui expriment leur contestation, nous sommes en peine pour défendre les valeurs de la République. Nous vivons un grand écart entre la transmission des valeurs républicaines par les enseignants et le vécu réel de celles et ceux à qui le discours est destiné.

Pour que cette action éducative puisse se faire, le gouvernement doit enfin montrer sa volonté de faire de l’Education une réelle priorité au-delà des mots.

Il faut du temps pour les apprentissages, alors que de 6 à 18 ans, un élève a perdu l’équivalent de 3 années de scolarité avec les différentes réformes ! Il faut de la formation, car transmettre nos valeurs dans un contexte de tension, de radicalisation ne demande pas seulement des outils mais une réflexion collective ! Il faut des moyens pour diminuer les effectifs dans les classes ! Il faut des enseignants reconnus notamment par leur salaire (ils n’auront pas une augmentation de leur prime équivalent à un an de salaire de professeur comme les recteurs) ! Il faut stopper la dégradation des conditions de travail imposées aux personnels …

C’est ce que nous dirons au gouvernement le 3 février, soyons nombreux en grève, dans l’action pour défendre nos conditions de travail, l’emploi, les salaires, la formation, un service public laïque d’éducation qui ait les moyens de remplir ses missions et participe à la re-création d’une société de justice sociale, de solidarité

Le CDFD de la FSU du Jura

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